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L’obsolescence programmée : comment tout a commencé

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Qui n’a jamais dit lors d’une conversation : « Il faut que je change de téléphone, le mien a plus de 2 ans et va bientôt me laisser tomber en carafe, et la batterie ne tient presque plu » ? On s’est tous posé la question à un moment donné de cet instant fatidique où on se retrouverait sans notre téléphone. Vivre sans lui est aujourd’hui inconcevable pour grand nombre d’entre nous, et on sait tous que la durée de vie de cet objet, indispensable, est limitée, sans en connaître la raison.

durée de vie appareils

Cette raison se résume en deux mots : obsolescence programmée.

 

Mais qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

En France, l’obsolescence programmée est punie depuis la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de l’été 2015. Selon l’article L.213-4-1 I du Code de la consommation « l’obsolescence programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».

L’obsolescence programmée est un délit passible de deux ans de prison ainsi que de 300 000 euros d’amende. Les sanctions sont identiques à celles pour le délit de « tromperie économique » prévu également au Code de la consommation. Le délit d’obsolescence programmée est défini brièvement via l’utilisation de termes généraux, permettant ainsi d’être utilisé dans des situations très variées.

En simple, lorsqu’une entreprise a un produit qui fonctionne, elle souhaite l’amoindrir, afin que ce dernier ne fonctionne plus et que son propriétaire le rachète. Le but est réellement de booster les ventes des produits. Il n’est en effet pas intéressant pour une entreprise de vendre un produit qui fonctionne et que les consommateurs n’ont pas besoin de racheter ou changer au bout d’un certain laps de temps d’utilisation.

Comment est née cette technique ?

On raconte que l’obsolescence programmée a débuté à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle avec l’ampoule électrique à incandescence. Sa durée de vie a été maintenue par les industriels à 1 000 heures d’utilisation. Des technologies permettant de faire durer 10 fois plus longtemps l’ampoule, pour une performance identique, ont été refusées par les fabricants car ce n’était pas intéressant financièrement pour eux.

Il y a tout de même une ampoule, appelée l’ « ampoule centenaire de Livermore », qui fonctionne toujours. C’est la plus vieille ampoule en fonctionnement. Elle brille ainsi en continu depuis 1901, soit plus de 110ans, et éclaire la caserne de pompier de Livermore en Californie (USA). Outre les ampoules, d’autres produits sont concernés, comme les collants.

 

Mesdames, on nous prend pour des « pigeonnes » !

comment-réparer-un-collant-filé-colle-2

En effet, les collants que nous achetons à tirelarigot, parce que dès qu’on en enfile un, il se file immanquablement, sont ainsi à cause de l’obsolescence programmée. Les premiers collants, ou bas-nylon pour femmes, ont commencé à être commercialisés dans les années 1940 par l’entreprise Du Pont de Nemours. Le nylon de ces premiers collants était si résistant que faute de besoin de renouvellement, les ventes s’écroulèrent. L’entreprise a alors modifié la formule utilisée pour la fabrication du nylon, et les bas se sont mis à filer. En somme, si nos collants filent, c’est tout simplement pour qu’on continue à en racheter.

 

L’obsolescence programmée est une technique qui existe depuis plus d’une centaine d’années, et même si une loi est entrée en vigueur en France, c’est au consommateur que revient la charge de la preuve. Aussi il sera difficile pour ce dernier de démontrer que la durée de vie du produit a été réduite via une technique délibérément mise en œuvre.

 

En savoir plus :

Légifrance – Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte

Crédit image : Commentréparer.com et Rougeframboise.com

 

Adeline Vivo

Adeline VIVO

Etudiante en Master 2 Commerce Electronique, déjà titulaire d’un Master 2 en Droit du numérique obtenu à l’Université de La Rochelle. Passionnée par les nouvelles technologies et leurs impacts sur notre société.

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